NÉ SOUS...

Publié le 29 Juin 2019

NÉ SOUS...

Né sous…

 

J’dors avec mes fantômes’ et souvent j’les appelle !

J’aime’rais qu’ils soient vivants ! J’oublie qu’ils sont réels !

Tant qu’on est un enfant, on n’a pas fait sa vie !

A l’âge où on est p’tit, c’est l’Amour qui bâtit !

Ceux qui nous ont vu naître étaient nos origines.

On peut perdre la tête, on gomme’ pas ses racines !

On veut des fondations pour se construire’ dessus !

J’crois qu’c’est bien difficile’ de vraiment se construire’ sans les avoir connues.

Je n’sais pas dans quel ventre’ mon âme avait pris corps et mon corps a pris forme…

Peut-être’ c’lui d’une’ jeune’ femme’ qui m’espérait très fort à côté d’un jeune homme ?

J’aime’rais que tu m’entendes’, maman ! c’est important ! 

Tu m’as porté neuf mois ? Pourquoi tu m’as lâché avant qu’je devienne’ grand ?

Je sais qu’donner le jour, ça peut s’faire’ sans amour…

Tu n’m’as pas désiré, c’est ça ? C’était trop lourd ?

‘Y’avait pas assez d’place’ dans tes murs étriqués

Ou j’étais un intrus dans ta vie compliquée ?

Pareil à une’ part d’ombre’ qui gâche’rait ton soleil ?

Est-ce’ qu’un ave’nir trop sombre a pu noircir ton ciel ?

Voulais-tu m’protéger d’un danger ou d’la mort ?

Te soucier de mon sort pour que moi, j’vive encore ?

Noël et les vacances’, les fêtes’ et les anniv’, j’les ai passés sans toi !

Or j’ignore’ tout de toi, et ton nom et ton âge et j’ai du mal pour ça… mais toi ?

Est-ce’ que t’ajoutes’ une’ p’tite’ bougie parfois, en souvenir de moi,

Sur un gâteau qu’t’as fait mais qu’on n’partage’ra pas ?

Est-ce’ que t’en as fait d’autres’, pour d’autres’ gamins que moi ?

Tu as « donné la vie » mais, dis-moi, combien d’fois ?

Combien j’aurais de sœurs ? Combien j’aurais de frères ?

Pour moi c’est un mystère !

J’ai passé des années à aimer des chimères : 

Les traits imaginaires’ de mon père et d’ma mère…

Aussi dans mes albums ‘y’a jamais eu d’photos, non ! seul’ment des dessins !

Si j’y crois un peu trop, j’vous prends pas pour des saints !

J’me regarde’ dans la glace et j’pense’ qu’on se ressemble,

Sans qu’ce soit suffisant pour qu’on demeure ensemble !

Voir son identité, c’est comme une’ liberté ? Savoir la vérité,

C’est c’qu’on a gratuite’ment sans l’avoir mérité !

J’imagine’ des parents aimants et bienveillants,

Doués comme’ des artistes’ ou sages’ comme des savants ;

Courageux comme’ des braves’ mais surtout des braves’ gens !

On peut être inconnu et célèbre à la fois !

Bah ! moi j’vous vois comme’ ça, même’ si je n’vous vois pas !

Penser qu’une’ chose existe’, c’est c’qui fait qu’elle’ subsiste ;

Croire’ que vous existez, c’est c’qui fait que j’existe !

Le silence’ peut faire’ mal et je n’veux pas mal faire’ : des maux, j’en ai des listes !

J’vous confie qu’je suis triste’ ! c’est comme’ ça qu’je résiste’ dans mes rêves’, oui ! j’insiste !

C’est là qu’on peut s’parler ; j’vous sens avec mon âme’ ; j’vous entends, même’ de loin ;

J’ai souvent l’impression de rejoindre’ vos pensées ; on marche’ main dans la main ! Je vais bien ! Tout va bien !

Puis j’rentre à la maison ; vous lisez dans mes yeux tout l’amour que j’vous porte

Mais j’vois plus votre porte, alors j’pleure’ les années dont les saisons sont mortes…

Et voilà ! j’me réveille’ sur l’oreiller trempé

Et je sors du sommeil, sachant qu’il m’a trompé ! 

 

 

Je pleure avec des rires ;

Je ris avec des larmes…

Est-ce’ que j’ai à vous l’dire,

Si vous savez mon drame ?

Même’ si vous êtes’ ailleurs,

Bercez-moi dans vos cœurs !

Ôtez-moi la douleur

D’une enfance’ de malheur !

 

 

Mon ange’ ? C’est ta maman… Je t’ai toujours aimé !

Et je t’aime’rais toujours, jusqu’à l’éternité !

Tu es mon fils unique’ comme’ tu n’as qu’une’ seule’ mère ;

Je n’voulais seul’ment pas que tu connaisses’ ton père,

Qu’il puisse’ te repérer ! que tu tiennes’ à lui plaire’ ! que tu penses’ à le joindre…

‘Y’avait trop de danger ! Mon enfant, de deux maux j’aurai choisi le moindre !

Alors, sois rassuré même’ si tu es blessé…

Ton père fut un violeur et il m’a violentée !

Moi, pendant des années, j’ai dormi toutes’ les nuits près de ton p’tit minois :

J’te couvais dans mes songes’ mais au petit matin, c’est moi qui avais froid !

Mon amour, pardonne’-moi si je n’t’ai pas offert un vrai sourire’ de mère

Comme’ celui dont tu cherches’ à trouver la lumière’ sans l’avoir découvert !

Je t’ai permis de naître, oh ! mais sans me connaître et je sais ta tristesse ;

Tu as manqué de tout c’qu’un petit peut attendre’ d’une’ mère et sa tendresse !

Si tu savais vraiment qu’après t’avoir quitté, j’ai pleuré cent-mille’ fois !

Qu’en me coupant de toi, c’est du meilleur de moi que j’ai brisé la joie !

J’ai dû te déposer à l’abri d’une’ violence’ qu’on n’imagine’rait pas !

Et le prix à payer est celui d’une absence atroce’ pour toi et moi :

Tu m’as tell’ment manqué depuis ces millénaires’ où on s’est perdus d’vue…

Mon sang coule’ dans tes veines’ et pourtant dans ta peine’, je reste une inconnue…

Sache’ que j’garde au fond d’moi à tout jamais pour toi des montagnes’ de richesses ;

Qu’autour de ta faiblesse’ j’ai pu dresser les murs d’une’ puissante’ forteresse :

Mon amour à distance’ t’accompagne’ tous les jours, ça vaut tous les discours !

D’où je suis je regarde et ta vie et la voie où tu fais ton parcours.

J’étais une’ toute’ jeune’ fille’ quand je t’ai mis au monde’ sans trop prévoir la suite.

Après, tu comprendras qu’on n’maîtrise’ jamais tout ; le destin va trop vite !

J’étais une’ bonne élève’ : la première’ de ma classe ! enfin, c’est c’qu’on a dit !

Oui ! on peut « réussir » sur les bancs d’une école et rater sa sortie !

Entre mes p’tits boulots pour payer mes études’, les soutiens compliqués,

Mes finances’, les nuisances’, j’ai eu la tête’ sous l’eau ; quoi faire’ pour te garder ?

J’te souhaite’ de gagner là où j’ai tout perdu, c’est mon vœu le plus cher !

La plus grande’ réussite’, c’est de trouver sa place’ dans ce vaste univers ;

C’est sauver l’essentiel au prix de tout le reste et puis le préserver ;

Ne rien lâcher surtout ! rien gâcher, si possible ! au moins juste essayer !

Et j’ai juste essayé de ménager ton être’ ; de t’éloigner de moi pour mieux te protéger ;

Si j’fus une’ mauvaise’ mère’, c’est d’avoir renoncé à ma maternité, une’ fois que tu es né.

Il me reste à te dire’ que ton père’, ce bandit, était un homme’ cruel…

Qu’il m’a volé ma vie en y laissant la sienne’ sans toucher tes prunelles !

Qu’après tant de menaces’ et plusieurs tentatives’, il eut raison de moi :

Je n’fus pas la première’ parmi toutes’ les victimes’ que la rage assassine ;

Il s’était abonné à l’enfer sur la terre et s’adonnait aux crimes !

Un jour il m’a tuée, malgré tous mes efforts pour retenir son bras !

Loin d’mon corps fracturé, il s’est donné la mort : il faut croire’ qu’un remords a pu le torturer !

… … …

 

J’ai pensé te revoir ! en comptant sur la chance ou sur un pur instant…

Pardonne’-moi, mon enfant ! J’n’ai jamais eu le temps de rattraper le temps !

 

 

Je ris avec tes rires ;

Je pleure avec tes larmes !

Est-ce’ que j’ai à te l’dire,

Que je partage’ ton drame ?

Même’ si je vis ailleurs,

Toi, cherche’-moi dans ton cœur !

Et, j’t’en prie, pardonne’-moi

Si j’ai fait ton malheur !

 

 

Si tu es né sous X, ce fut mon dernier choix ; rien qu’un choix par dépit…

C’était surtout ton droit, même à mille’ lieux de moi, de n’pas perdre ta vie !

 

           

Mais je partage’ ton drame,

Même’ si je vis… ailleurs !

Ooooh ! je partage’ ton drame,

Même’ si je vis ailleurs !

Et je sens ta douleur

Tous les jours dans mon cœur !

Oui ! je sens ta douleur

Tous les jours dans mon cœur !

… … …

 

Tant qu’on vit on peut croire’ qu’un beau jour tout s’arrange et, tu vois, moi j’y crois !

Ce jour-là tu sauras qu’un bonheur ne peut naître et ne mûrir qu’en toi !

Pas « sans foi ni sans joie ! ». ‘Y’aura des jours meilleurs ! Ce jour-là, tu l’sauras !

Et moi je serai-là où j’ai toujours été : crois-moi, tout près de toi !

Tu seras plus heureux si tu l’espères’ déjà ; si tu l’espères’ comme’ moi,

 

Je n’ai pensé qu’à ça !

 

 

Autre blog : http://jean-pierre-aimer.blogspot.fr/ 

   

NÉ SOUS...

Rédigé par Jean-Pierre B

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