LE MÊME UNIVERS...

Publié le 25 Mai 2014

LE MÊME UNIVERS...

Le même univers…

 

Un mot griffonné au stylo… à son chevet… sur un post-it…

Qui lui dit : « Chéri !  Dors bien vite… On va se revoir, là, tout d’suite ! »…

A côté de ses draps froissés… au bout d’un sommeil agité…

Il découvre, au petit matin… encore un jour… à oublier…

 

Le soleil du réveil de l’aube a pu traverser les persiennes…

Mais pas la vie, pas sa vie même’, qu’il ne perçoit plus comme’ la sienne…

Il a du mal à se lever… puisqu’il n’a rien pour le porter…

Comme hier… dont il était fier ! Pourtant, le réveil a sonné…

 

La radio serine un refrain : rien de serein… toujours le même

Embarras de n’importe quoi ! Et, sur un ton toujours amène,

Un « bel entrain préfabriqué » de quelques mots alambiqués,

Résonnent’ tell’ment d’atrocités, dans un flot de banalités…

 

Il n’entend rien ou bien assez… de ces litanies officielles…

Et pour lui, l’actualité… c’est la routine habituelle !

Il sert un thé… ou du café… qu’il n’a plus envie de sucrer…

Pour mieux s’en imprégner, sans doute… et, âprement, s’y retrouver…

 

Il s’est assis dans la cuisine… où la pendule égrène’ les heures…

Il entend des pas s’approcher… mais il sait bien que c’est un leurre !

Il doit sortir… la vie l’appelle et puis, son sort attend dehors…

Sous les lanternes’ ou sous la grêle… Il ne fait plus cas du décor !

 

Il faut bien vivre : on lui a dit… que si plus rien ne l’émerveille…

« Un beau matin tout resplendit… quand on ressent des joies nouvelles ! »…

La météo serait maussade ? Il ne l’a même’ pas consultée !

Il ne part pas en promenade’… C’est une envie qui l’a quitté !

 

On ne vit pas toujours dans le même univers,

Le regard un peu court pour atteindre demain

On a parfois besoin d’un peu plus de lumière…

Mais on peut s’égarer… dans ses nuits de chagrins !

 

Il se surprend à espérer, avant d’avancer sous la douche…

Il voudrait presque s’évader, devant le réel qui le touche…

Le poids qui pèse’ trop sur ses heures’a plutôt le goût des sanglots…

Il les connaît par cœur, ces pleurs… qui l’ont poursuivi sans repos…

 

Un mot griffonné au stylo… sur l’agenda : il doit faire’ vite !

Il ne sait plus vraiment faire’ ça : dans tous les rêves’ où il s’abrite,

Le temps a fini de couler ! Il n’est jamais très agité…

Mais au volant, il est pressé… Ce poste, il veut le décrocher !

 

On lui a dit : « Soyez à l’heure ! »… A l’heure ? Il veut bien… mais laquelle ?

Celle’ où il vivait à côté d’elle… ou mieux… à l’heure’ de son bonheur ?

Il voulait tant la rendre heureuse… Et rien n’a su l’en détourner…

Ni Sa décision orageuse… ni d’avoir pu la détester !

 

En fera-t-il enfin… assez ?  Croit-il rouler vers la victoire…

Pour oser juste imaginer… le renouveau de son histoire ?

Ses larmes viennent’ et puis s’en vont… il devra cacher son cœur gros…

Et les balais sur son pare’-brise, essuient la pluie comme en écho…

 

Quelle autre vie a-t-il rêvée ? Il n’en avait pas de rechange !

Est-il vrai que tout peut changer ? Est-ce’ que soi-même, un jour, on change ?

Avait-il trop peu essayé de devenir un homme’ parfait ?

Est-ce’ que son esprit déjouait ce que ses espoirs promettaient ?

 

Oui… mais l’argent, ce « grand seigneur », il en manquait pour être un prince

Charmant pour l’élue de son cœur… Alors, ses chances’ étaient bien minces…

De satisfaire à ses désirs d’un quotidien mieux que banal !

Il pensait ça, hier encore, en se penchant sur le journal…

 

Oooh ! est-ce’ qu’on vit toujours dans le même univers,

Quand on a les pieds lourds pour aller vers demain ?

On pourrait bien chercher un peu plus de lumière…

Mais on doit remonter le courant des chagrins !

 

On lui a donné rendez-vous : pour un emploi très accessible…

Et soudain, il pense, après coup, que tout redeviendrait possible !

Il a concocté un dossier « à faire éclater… du béton » !

Pendant l’entretien, il s’est vu… comme’ l’homme’ de la situation !

 

Il est rentré… refait du thé… Il a même un flash adorable…

Mais, soudain, tout s’est arrêté : il n’y’a qu’un couvert sur la table…

C’est pour elle, après ces années, encore’ pour elle’ qu’il veut rêver !

C’est pour elle’ qu’il a résisté… pour elle’, qu’il n’a pas renoncé !

 

Il va revoir à la télé, tout ce qu’aura vécu le monde…

En ce jour où l’éternité, pour lui, se mesure en secondes…

Il s’est assis devant l’écran… qui ne lui fait écran pour… rien…

Et ce que l’écran lui apprend, lui paraît trivial, ou lointain,

 

Si loin de lui, mais si loin d’elle’… puisque rien ne remplit le vide,

Où sa place est inoccupée… puisque ce vide est trop aride…

Que tant d’efforts, pour lui parler, sont restés tristement réduits

Au silence, avant d’échouer… comme un cri dans l’encre des nuits…

 

Et puisqu’à côté, près de lui, la place est libre et désertée…

Que l’absence alourdit le poids des années qu’ils ont partagées ;

Que vivre un deuil est impossible à moins d’avoir admis la mort

De ce qu’on croyait immortel ; puisque Sa place existe encore !

 

 Quelques mots tracés au stylo… à son chevet… sur un post-it…

Lui ont dit : « Chéri !  Dors bien vite… On va se revoir, là, tout d’suite ! »…

Des larmes coulent’ et vont sécher : il voudrait cacher son cœur gros !

Des larmes coulent’ ou vont couler… Il n’a toujours… que ce fardeau…

 

Comme… il n’a plus qu’un oreiller… pour étouffer quelques sanglots !

 

Si l’amour suit des voies qu’on aurait pu tracer…

Si l’absence a le poids… de nos parcours manqués,

 

Comment vivre sans mal… dans un même univers…

Et comment traverser des années solitaires,

Quand on s’est égaré dans la nuit des chimères…

Où les chagrins sont lourds… pour la vie qu’on y perd ?

 

Mais chercher la clarté… d’un grand bain de lumière…

Où l’amour peut quitter… ses habits de misère !

Et puis se révéler au plus près de soi-même…

Alors, tout bousculer… et se redire’ : « Je t’aime ! »…

 

Autre blog : http://jean-pierre-aimer.blogspot.fr/ 

LE MÊME UNIVERS...

Rédigé par JeanPierreB

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