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Publié le 1 Septembre 2010
Les différences
Qui a peur de nos différences,
Par pudeur ou bien par outrance,
Et ne conçoit la liberté
Que située de son côté ?
Mais qui trouve à se délecter
D’ostracisme et d’inimitié
En fustigeant pour mieux exclure
Ce que son juge’ment défigure ?
Nous sommes’ tell’ment semblables’ et pourtant singuliers
Composés de nuances’ et d’harmonies subtiles,
De contrastes’ évidents ou d’unités fragiles
Comme autant de trésors ou de diversités !
Peut-on vivre à côté sans jamais rechercher
Ces richesses’ qui feraient l’attrait d’une existence
Et ne jamais saisir le bonheur ou la chance
De s’ouvrir sur le monde et s’en émerveiller ?
En fixant nos regards sur de curieux indices,
On se repaît souvent de savoirs illusoires,
De préjugés tenaces’ et pourtant dérisoires,
Pour gonfler nos pensées de sentiments factices.
Dans nos aveuglements et dans nos certitudes,
On oublie que parfois les infinis s’assemblent
Et comme on se complète autant qu’on se ressemble
Au cœur de nos espoirs ou de nos solitudes.
Si quelques différences’ opposent’ hélas les hommes,
Au lieu de les porter à plus de tolérance,
A moins de ne forcer que leur indifférence,
C’est un peu, quelquefois, par goût de l’uniforme…
Mais c’est sans doute aussi par peur de l’inconnu
Qu’on choisit d’abhorrer ce qu’on dit marginal :
Du regard d’un artiste’ qui semble original,
Au talent dévoilé qui peut nous mettre à nu…
Ces différences’-là nous séparent
Ou nous rassemblent tôt ou tard,
Selon qu’on cherche à s’en nourrir,
A s’y complaire ou à les fuir…
Qui a peur de nos différences,
Par erreur ou par insolence ?
Au fond du cœur, et par nature,
Qui nous ressemble nous rassure !
Parfois rédhibitoires’ et parfois convoitées,
Exhibées ou cachées selon les circonstances,
On va les entourer de quelques convenances,
Ou bien les éviter dans la promiscuité…
Pour aplanir ici et pour souligner là
Ce qui semble une empreinte ou une identité,
On met la différence au ban des sociétés,
Sous le joug des pouvoirs dont la force est le droit.
Victime expiatoire’ des maux et des rancœurs,
La différence ajoute… et ne retranche rien :
Et les hommes’ et les femmes’ se complètent’ tell’ment bien !
Qui souvent se combattent’ au nom de quelques leurres.
Chacun est différent de l’autre (ou de lui-même !) :
De région en pays, de seconde en années,
Ce qui nous fait vieillir nous fait aussi changer
Puisqu’un fruit peut mûrir sur le grain que l’on sème.
Nous serions si lointains et combien différents,
Comme autant d’univers séparés pour toujours,
Si nos cœurs ne s’ouvraient quelquefois par l’Amour
Qui nous mène à changer nos regards un instant,
A découvrir encore’ des visages’ inconnus,
Et tout ce qu’ils révèlent’ au bout des apparences,
En nous offrant de rompre avec nos divergences,
Pour saisir plus de chance’ qu’il n’en est disparu.
Mais qui a peur des différences,
Par dépit ou par ignorance ?
Et qui trouve à se délecter
D’égoïsme ou d’iniquité ?
Qui a peur de nos différences
Et se prévaut d’intolérance…
En oubliant tant de beauté
D’intelligence ou de clarté ?
En oubliant que, tôt ou tard,
La DIFFÉRENCE est un espoir !
Pour trouver le monde et y entrer, cherche d’abord ta porte de sortie…
Le monde… C’est le plus grand des jardins, mais tu ne peux pas le clôturer…
J’veux plein d’visites…
A L.L. … Pour Michel
Parce’ que le vide’… ça remplit pas…
Et que les murs, ça répond pas…
Parler pour soi ? Ça tourne en rond ;
Ça laisse « en suspens » les questions…
J’veux plein d’visites’… J’le prends sur moi :
La maison supportera ça !
Ouvrir sa porte quand ça sonne,
C’est plus vivant qu’au téléphone…
J’veux plein d’visites’… mais sans bristol,
Sans trop d’chichis et sans « faux col » :
Recevoir « à la bonne’ franquette »,
Sans falbalas ou « en goguette »…
Parce’ que c’est bien mieux pour trinquer…
Tout seul, c’est un peu compliqué :
De la poussière’… sur les couverts…
Et pas de buée… sur les verres.
Si c’est vraiment de l’amitié,
On n’s’encombre pas d’être aimé :
‘Y’a tant de gens qu’on abandonne,
Et qui ne voient jamais personne !
Pour pas finir, mal dans mon coin,
« Parce’ qu’un beau jour », j’en voudrai bien,
Avec la neige à mes cheveux,
Ou de la pluie, au fond des yeux…
J’veux plein d’visites…
J’veux pas inventer que j’invite,
Pour faire’… « social », pour faire’ « comme’ si ».
J’crois bien que j’ai besoin d’amis,
Et de penser qu’on m’apprécie !
Si « bien aimer », c’est partager,
Ça fait des leçons d’amitié !
Il n’y’a qu’les radins qui s’inquiètent
Et paient le pain comme « un plat d’fête »…
J’veux plein d’visites’… dans mon gourbi !
C’est l’occasion qui fait le prix !
J’crois aussi qu’un besoin existe
De se sentir moins égoïste…
J’veux juste échapper aux « raseurs »,
Aux bonimenteurs, aux râleurs,
Aux conseilleurs, aux « fortes têtes »,
Aux « trouble sieste », aux « pique-assiette »…
A part ça, s’il n’y a pas de hic,
Si c’est « o.k. »… si c’est « cool chic »…
Mais sans chiqué… naturell’ment…
J’pourrais passer de bons moments…
C’est pourtant simple et c’est gratuit :
On se gave ou l’on se nourrit
D’un « rayon de chaleur humaine »,
Comme’ « de miel », quand on est en veine…
C’est sûr’ment qu’on est affamé,
Alors qu’on se croyait blasé !
Et cette envie de compagnie
A l’air d’un « sourire à la vie »…
J’peux bien éventer que j’invite,
Si les moyens me sont permis ;
« Plus on est de fous, plus on rit »,
Plus on met de sous, mais tant pis,
Car l’aventure en vaut le prix…
Car « une’ maison sans horizons »,
C’est bien trop de murs de prison…
Sauf quand ça tombe à l’improviste,
J’veux plein d’visites’… si c’est pas triste !
Lorsque le ménage’… « tend le dos »…
Qu’un repas sage’… nous laisse idiots…
‘Faudrait bien sortir de la cage,
Et redécouvrir l’entourage !
Je cherche un interlocuteur…
(Pas un plombier, pas un facteur…)
Et si « Jacques’ » ou « Paul » m’exaspèrent,
J’pourrais me rabattre sur « Pierre »…
Avec des voisins de quartier,
Qu’on n’a pas forcément snobés,
‘Y’aurait bien des « chances’ de visites »,
Des affinités qui subsistent…
J’peux lâcher des « réseaux pas nets »,
Et délaisser quelques sornettes,
Marquer la page’… d’un magazine,
Oublier un peu les vitrines…
Car j’voudrais pas rester « tricard »
Ou me « cramponner » à l’écart
Des autres’… et pour qu’on se comprenne,
J’veux bien risquer d’« entrer en scène »…
J’dois pas éviter qu’on s’invite :
J’veux plein d’visites’… à rendre aussi ;
« Prendre un bon air »… pour des amis
Et, pourquoi pas, m’en faire’… pardi…
Et, pourquoi pas, m’en faire’ ? Pardi !
Mais j’pourrais jamais m’imposer
« Le grand culot » d’indisposer…
Car j’pourrais jamais supporter…
Qu’ce « même’ culot » m’soit opposé !
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