OUEST...

Publié le 4 Octobre 2011

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Visages d'Ouest

 

J'ai la mémoire au cœur d'un monde

Mêlé d'azur et d'océan

De bien-être et de joies fécondes

D'une aventure aux quatre vents

 

Ici la vie ne fait qu'un bond

Entre les havres… et les hameaux

Entre les roses… et les roseaux

Goélands blancs goémons blonds

 

Pays de voyage et de rêves

Quelque part pour l'éternité

L'Amour est venu se graver

Entre le rivage et les grèves

 

Pays de Lande ou de bocage

De l'Armorique aux Pyrénées

La nature a déjà confié

Son sourire à ces paysages

 

Périgord tendre aux doux ombrages

A la lueur des matins clairs

Règne de paix et de mystères

D'une beauté aux cent visages

 

Pays d'un bonheur sans détour

Endroits en vert, de mire en rime

Pays d'amarres… où tout s'arrime

Plus d'un départ et d'un retour

 

Là, coule la vie doucement

Des ténèbres vers la lumière

Pays de sources… et de rivières

De grands rapides… au souffle lent

 

De la vendange et du vinage

Des basses rives… en terres mortes

Jusqu'aux eaux vives… aux vagues fortes

Des marées et des marécages

 

Périgord noir au firmament

Bretagne où les embruns s'irisent

Sous le ciel arc-en-ciel ou grise

Gorges sombres… et Périgord blanc

 

D'où vint ce vent chargé de pluies ?

Mont-Saint-Michel ou Cornouaille ?

Où que l'on reste, où que l'on aille

Rien n'a vraiment changé depuis

 

Dans ces hauts-lieux de pierres… et d'art

Où dort le passé hors du temps

Bat le cœur des mers et des gens

Et les murs flamboient sous leur fard

 

Murs de silence ou de silex

De craie, de granit ou d'argile

Présent né dans des mains agiles

Rien ne se perd et tout se crée

 

Tout le bonheur et tout le reste

S'écrit au cœur de chaque histoire

Dans les mots ou dans les regards

Et le secret de bien des gestes…

 

Pays de rades… et de radeaux

De forts puissants, de beaux palais

Pays de fleurs et de fleurets

De cours d'école et de châteaux

 

Bretagne où les embruns s'enlisent

Périgord sombre et tables blanches

Chaque sourire est un Dimanche

Jours de fête où les nuits nous grisent

 

Sous les vitres… aux gouttes d'argent

Quand il a plu en Bordelais

Le vin doux se vend dans les chais

La pluie coule vers l'océan

 

Et sur les places… ou les marchés

Embaumés de verbe échangé

L'amitié n'est jamais pressée

Qui se goûte avant d'y penser

 

Entre la mouvance et le bruit

Les lames folles… et les nuages

Entre l'éclaircie et l'orage

Les eaux tranquilles… et l'eau de vie

 

De l'Armagnac à l'Armorique

Glanes qu'on boute au bout des terres

La vigne en lignes se resserre

Le raisin bout dans l'alambic

 

Entre les arbres… et les clairières

La fraîcheur garde un goût de sève

La brume au matin qui se lève

S'étire en gerbes de lumière

 

Parfums d'armoise ou d'ambroisie

La vie chante comme un torrent

En prenant les couleurs du temps

D'un avenir plein d'harmonie

 

Tanguent les épis sous la houle

Roulent les galets des rivières

Colliers de lune aux cous si clairs…

Les moissons font danser la foule

 

Au bord de l'eau en Bordelais

Quand le rivage brûle ainsi

A la tombée des jours de pluie

Descend le soir, monte la paix

 

Puis la nuit sombre dans l'espace

L'horizon fait des plages d'or

Dès que le soleil est plus fort

Depuis l'aube et l'ombre s'efface

 

Dans ce pays de sable chaud

De nectars, de phares… et de feu

Le bonheur s'enveloppe un peu

De mystère et s'offre en cadeau

 

Pays de lande aux tourterelles

Aussi brûlant qu'un long baiser

Au goût de ceux qui l'ont rêvé

D'un amour simple et fraternel

 

Parfois le ciel y est plus beau

Entre les pins et les ajoncs

Les émotions et les passions

Et l'âme monte un peu plus haut

 

De la Dordogne à la Gironde

Lorsqu'il rassemble les amants

L'Amour ressemble à nos printemps

Sous les tonnelles… au bout du monde

 

Tarte au four, fûts de raisins mûrs

Bruits au loin des banquets qu'on donne

Près de Juillet les fruits d'Automne

Ont un corps sûr sous les pelures

 

La lumière entre par ici

Entre le moût des vins précieux

Et le regard des amoureux

De la splendeur de ce pays

 

On s'y attarde et se marie

On y prend garde et gagne, fiers

De coups du sort en coûts de guerre

Un cœur tendre à rendre à la vie…

 

Et c'est là que la vie commence

De la Gascogne où l'on s'arrête

Aux plaisirs volés qui se prêtent

En truculence à l'excellence

 

Après tout rien n'est terminé

De ces reflux d'écume amère

Infini composant la mer

Et le ciel d'ombre et de clarté

 

D'âge en âge et de rue en rue

La vie continue comme avant

Pour ceux qui cherchent… au fil des ans

A retrouver leurs pas perdus

 

Joie des retours à traverser

Des matins pâles… aux soirs de bal

Les beaux jours comme un idéal

Que l'on partage à l'arrivée…

 

On part, se prépare ou se perd

L'attente est dure, on souffre, on dort

Souffle d'air pur autour des ports

Laissant comme un dard dans la chair

 

Dans ces lieux morts au pied des phares

Où l'on naît fils de l'océan

Bat le cœur de femmes… et d'enfants

Pour des pêcheurs rentrés trop tard

 

De l'île longue à Singapour

Les gens partout portent leur part

Du poids des ans qui les séparent

Pour quelques voyages… au long cours

 

Et quand on revient par ici

Ou bien qu'on repart pour ailleurs

De part en part, de cœur en cœur

Parvient la nouvelle au pays,

 

Entre un bateau qui va venir,

Celui qui vient de s'en aller,

Des marins qui nous ont quittés

Pleins de rêve ou de souvenirs

 

Ici la vie ne fait qu'un bond

Entre les hommes… et leur histoire

Et la mer ouvre sa mémoire

Aux regards sevrés de passion

 

Mais l'on sait prendre un peu de temps

Pour se donner beaucoup d'espace

Dans ce pays où chacun passe

Fidèle aux promesses d'antan

 

Pays de sel, de plages… et d'eau

Ceux qui se vouent à l'océan

Gardent jusqu'au prochain printemps

L'espoir enfoui sous leur fardeau

 

Poussière de pierre et d'étoiles

Dans des toiles… en jute et en lin

Remplies de trésors et de biens

Dans des malles… ou bien dans des cales

 

Et de Bayonne à Quiberon

Les courants portent les musiques

Venues du front de l'Atlantique

De vague verte en noir limon

 

C'est ainsi que la vie se fête

Des sources claires… au long des ports

Les saisons changent le décor

Mais l'amour jamais ne s'arrête

 

Et quand la pluie descend des cieux

Le vent monte depuis la mer

Comble certains soirs de mystère

Où l'univers a l'air plus vieux

 

La vie coule vers l'océan

Charrie les cailloux des rivières

Les jours passent… et les nuits s'éclairent

Dans la lande au bord des torrents

 

Et moi je voyage en ce monde

Nourri de bonheurs et d'air pur

De lumière et de joies profondes

Le cœur ouvert à l'aventure

 

Dans ce pays plein de ressources

Pour des esprits émerveillés

Qui ne voient plus le temps passer

Vers l'estuaire ou vers la source

Pays de berges… et de rivages

De bateliers sur les canaux

Et d'hôteliers sous les caveaux

D'auberges… au détour des virages

 

Pays d'artistes… et de héros

Les clameurs montent dans les stades

Autour des arènes… et d'estrades

Pays d'auteurs et de bons mots

 

Pays d'humour selon l'humeur

Les gens sont bons quand ils sont gais

De Bayonne à la Tour du Guet

On est ravi par les rumeurs

 

Et de Dinard jusqu'à Bidart

Les cœurs connaissent la recette

Du langage auquel ils se prêtent

Pour se confier à nos regards

 

Entre les vignobles… et les pins

Le pain coupé, le vin de table

De blés couchés en vent de sable

Ce qu'on dit cent fois n'est pas vain

 

Le pouvoir est à la parole

Comme un levain qui fait monter

La pâte et pétrit les pensées

D'aveux qui jaillissent… et s'envolent

 

De l'Armorique aux Pyrénées

Se perpétuent depuis hier

Les traditions de peuples fiers

Qui nous apprennent… à mieux aimer :

 

Pour des nuits saoules… hautes en couleurs

Les amours se chantent… à voix basse

En pays basque sur les places

Et la vie passe à fleur de cœur

 

Douces secondes… après la pluie

Quand les silences croissent… encore

Ou diminuent avant l'aurore

A ces heures… où l'ombre s'enfuit

 

Spectacle d'un monde aujourd'hui

Où les jours se mènent… à l'envi

Où la foi se mêle à la vie

Et le soleil aux ciels trop gris

 

Vers les derniers mois de l'année

Et sur les toits de ci, de là

On est si bien, si bien "comme ça"

Feu de bois dans les cheminées

 

Cortèges… applaudis des deux mains

Quand ils descendent dans les rues

Pour des hommes… alertes… et férus

De férias, de pommes… et de pain

 

Dans ces hauts-lieux pavés d'histoire

Le cœur battant des joies d'antan

Vibre autour des siècles… et des gens

Sur des tréteaux et des trottoirs

 

Du Toulousain au Finistère

C'est comme un monde à découvrir

Dans l'espoir qui nous fait ouvrir

Notre âme à mille et un mystères

 

C'est un pays de langues vives

Où ce qu'on dit est fait pour plaire

Quand les mots ont du caractère

C'est par eux qu'un bonheur arrive

 

Pays d'amour où la parole

Roule ses accents rocailleux

Le chagrin se lit dans les yeux

Se crie en secret puis s'envole

 

C'est une étrange comédie

D'un avenir en prévision

Jusqu'à l'orée de nos moissons

Qui renaît ainsi à la vie

 

Mais du couchant jusqu'au levant

On sait le poids de trop d'ennuis

Pour que l'on soit en paix la nuit

Depuis l'aube de tous les temps

 

Le Bonheur n'est jamais trop loin

Du bout des terres… à nos prières

Il revient vite à la lumière

Et l'espérance est en chemin

 

Au long des fermes… et des villages

Elle court en ouvrant ses portes

Sur des instants que l'on emporte

Comme un emprunt à ce qu'on aime

 

Pays d'espace et de lumière

Où la vie coule à gorges pleines

Et chacun porte dans ses veines

Le secret des hommes… et des pierres

 

Pays de landes… au goût de miel

Recouvert parfois de silence

Quelque part aux couleurs de France

Joyau fait par l'Amour du ciel

 

L'eau et la terre s'y marient

Comme le vin et le fromage

Et le terreau des pâturages

A l'herbe tendre des prairies

 

Périgord bleu de nos parents

Plaines fleuries et pommiers blancs

L'horizon rouge du couchant

S'étale vers le firmament

 

Bouquet qui s'offre à nos regards

De Carcassonne au bout des ports

Les saisons changent de décor

Et la joie grise les mémoires

 

Les glaces… fondent au fond des verres

Feux dans les yeux et dans les cieux

L'hiver est doux au creux des serres

Et l'été dure autant qu'il veut

 

Durcit la boue des chemins creux

Remplit les cœurs et les soupières

Dans sa lumière… dans les chaumières

Le temps qui passe est généreux

 

Six mois par là, sinon par ci

Saison docile ou bien rebelle

Si la vie leur paraît si belle

C'est que l'Amour voyage ainsi

 

Aux vents qui s'approchent… et s'en vont

Sous le soleil mêlant son sang

A l'ambre des jours finissants

Le temps varie sur tous les tons

 

Pluies de feuillage, éclats d'étoiles

On est surpris par cet air doux

Qui nous caresse un peu partout

Par tous les temps, comme un grand voile

 

C'est comme un concert merveilleux

Venu du fond de tous les âges

Qui épouse le paysage

Et rend le monde plus heureux

 

Les jours s'écoulent doucement

Pour laisser sous de l'or qui dure

Comme un regret qui nous rassure

Au gré du cœur… tout simplement

 

La braise tombe vers le soir

Sur les étangs et les lagunes

Le soleil danse avec la lune

Et l'océan fait un miroir

 

C'est l'univers qui recommence

De la Gascogne à la Garonne

Où les passants comblés s'étonnent

Des richesses… et des différences

 

Tableaux discrets le long des rives

De murs de verdure en rumeurs

De mare en mare où les rameurs

Sous les ramures… au loin dérivent

 

C'est la senteur de ces sous-bois

Jamais trop froids jamais trop gris

Promesse des matins sans bruit

Et le ciel par dessus les toits,

 

Le Bonheur comme en gestation

Jusqu'à l'an neuf ou Pentecôte

Venu du large au long des côtes

Avec les chalutiers bretons :

 

Secondes de grêle en débris

Les tauds sont tendus sur les quais

Aux bars, les marins saouls et gais

Ont l'air de fêtards en taudis

 

C'est le vin qu'on sert un peu tard

A l'Automne comme autrefois

Qui remet la peine à l'endroit

Et puis chavire au bout des squares

 

Mais dans la course aux millénaires

Que fait le temps avec la vie

A t-on jamais vraiment compris

Le don d'un homme et de sa terre ?

 

De ces peuples sains et sans gloire

Qui ont mis tout leur cœur sans leurre

Pour le prix des larmes… et des pleurs

D'un tribut lourd à leur mémoire

 

Enfants d'un monde sans frontière

Auxquels on trace le chemin

Pour leur apprendre dès demain

Ce qu'il advient de nos misères

 

Villes meurtries hier sous la guerre

Sûres… aujourd'hui… de vivre en paix

Tant que le poids de maints secrets

Leur permet de croître et les gère

 

Peuples qui partagent… alentour

Plus qu'une foi dans leurs combats

Et dont les bras sont forts et droits

Quand leur sang ne fait plus qu'un tour

 

Peuples qui cherchent l'espérance

Quand un malheur frappe autour d'eux

Un but unique et valeureux

Les unit dans la résistance

 

Et qu'on pense fort à ces gens

Devant les croix de leurs souffrances

On les sait faibles… en apparence

Mais derrière ils restent si grands

 

Puisqu'ils façonnent leur histoire

A force de vouloir y croire

Force de travail et l'espoir

D'avoir accompli son devoir

 

Que les ans s'écoulent sans heurt

Pour les enfants de ces pays

Qui passent leur âme et leur vie

A naître et renaître au Bonheur

 

Dans ces palais remplis de rêves

Où celui qui reste a compris

Que le meilleur commence ici

Entre les rivages… et les grèves

 

Entre les landes… et les fougères

Où l'amour garde un goût de miel

Et la rosée jusqu'en plein ciel

Ruisselle en moisson de lumières

 

Au cœur d'un monde merveilleux

Mêlé d'azur et d'océan

De bien-être et de joie féconde

D'une aventure aux quatre vents…

 

D'une aventure aux quatre vents !

 

Autre blog : http://jean-pierre-aimer.blogspot.fr/

OUEST...

Rédigé par JeanPierreB

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