QUELQUE PART...
Publié le 25 Juillet 2016
Quelque part…
Il y’a des cloches’ qui sonnent’… C’est l’heure’ de la rentrée !
A la fin de l’été, des feuilles’ seront tombées ;
D’autres vont alourdir les classeurs, les cartables,
Et des mots d’écoliers marqueront quelques tables…
Lui a bravé l’échec : il s’est bien accroché !
On l’a vu redoubler… d’efforts et s’entêter !
A la fac, ses parents n’ont jamais mis les pieds
Et pourtant jusque-là, c’est eux qui l’ont porté !
Quelque part…
Voilà ! Deux vies s’arrêtent’ à présent d’avancer
Ensemble et leurs chemins resteront séparés !
Leurs voix seront scindées, puisqu’un juge a tranché :
Ils ne s’entendront plus assez… pour se parler !
Ailleurs, des mains fébriles’ signent’, avec des prénoms,
Un registre’ dont le titre est comme un trait d’union !
A l’ombre d’un clocher, on voit deux silhouettes ;
Sa robe’ fine et très blanche’ rayonne… un soir de fête !
Quelque part…
Il a un chien pelé… et des frusques’ élimées…
Son sort est plus miné que son corps, abîmé !
Pour sombrer, goutte à goutte, il ajoute un acide
A son ventre assoiffé comme un désert aride !
Un enfer d’infortune ! entre ciel et gravats…
Un hiver à mourir de froid ! sans qu’on y croie ;
L’homme à la redingote’, dans ses abris de Pierre,
Lance un cri de prière à l’assaut des misères !
Quelque part…
On a pu voir un ange’ « tell’ment » emmailloté,
Des aveux qui dérangent’ aux abords d’un foyer :
L’abandon d’un bébé ! des vœux sur du papier,
Écrits pour justifier un bonheur avorté !
Un couloir inquiétant où se noient les regards
Sur des minois troublants. Face aux miroirs blafards,
Un pierrot fait du charme’ devant des enfants chauves :
Contre le poids des drames’, il n’y’a qu’la joie qui sauve !
Quelque part…
Un homme est à genoux sur le marbre « daté »,
Un peu comme un vieil arbre à moitié amputé ;
Il ne parle pas seul, il parle à un sourire
Si lourd de souvenirs que ça le fait souffrir !
C’est, dans un p’tit cime’tière, un parcours quotidien
Comme il y’en a partout ! Il en est bien certain !
Il inonde’ de ses pleurs les jardins de son âme :
Pour fleurir, quelques fleurs ont besoin de nos larmes !
Quelque part…
Sur quelques pans d’histoire’ , nos récits sont gravés
Dans « les nerfs de la guerre’ », la mer… sous les pavés,
Sur des sommets de gloire’, dans quelques lieux bizarres,
Des monuments de l’art… et des moments d’Espoir ;
Quelques champs de bataille, entre plaine et tranchées,
Proclament’ la Liberté et la Paix retrouvées,
L’Égalité des morts au pied des barricades
Et la Fraternité comme une ultime’ bravade !
Quelque part…
Un cœur de p’tit garçon est venu ce matin
Battre dans la maison qui l’attendait… « de loin ! »…
Malgré quelques rapines’, il mourait de famine !
Il vivra en famille en soignant ses racines !
Son passé a pris l’eau ! A présent, c’est « cadeau ! » :
Naufragé d’un bateau, il dort comme un agneau !
Il était solitaire au seuil de son enfance…
Pour un deuil solidaire’, le futur est sa chance !
Quelque part…
Une’ barque est apaisée et juste dégagée
De la rive éloignée… puis, une’ ligne est lancée…
Un « dernier moulinet » pour la fin de journée
Et, les gaules’ remballées, ce soir, « c’est sa tournée » !
Il reprend un pastis… C’est le mois de Juillet :
On reprend la Bastille’ ! Le quatorze, on y est !
Sous les toits de lampions, ‘y’a du son dans les volts !
‘Y’a des cris de révolte : on est tous patriotes !
Quelque part…
On vient juste’ de m’appe’ler « catholique’, baptisé… »,
C’est bien plus qu’une’ idée ! bien plus que d’en parler !
Qui a cru m’le rappe’ler ? C’est mon droit de l’apprendre !
Mais qui peut me « taguer », sans vouloir me comprendre ?
Moi ma tête est voilée… un peu comme au couvent…
Si on veut me l’ôter, je m’enfuis en courant !
Ma personne est privée… d’identité faciale ?
On m’a dit : « C’est ainsi ! » et « ainsi », c’est « normal » !!!?
Quelque part…
Un vieux maître est penché sur des photos jaunies.
Le succès d’ses élèves’ est celui de sa vie !
Il a su leur offrir le meilleur de lui-même !
Et des outils utiles’ pour sortir des problèmes…
‘Y’a des marteaux piqueurs aux mains des travailleurs
Qui sont venus d’ailleurs pour brader leur labeur ;
Pour éle’ver ce pays, du fond de ses puits d’mines
Qu’ils auront fait grandir… avant qu’on les lamine !
Quelque part…
Il y’a quelques mouroirs qui ne disent’ pas leur nom !
Des affaires’ qui prospèrent’ sur des fonds de pension…
Des pensionnaires’ en couches’… des millionnaires’ en bourse…
Quand un filon est bon, ils l’exploitent’ à la source !
« J’ai jeté mes béquilles’ et puis, je suis tombé !
J’ai la foi qui vacille’ mais elle’ m’aura rele’vé !
Mon fauteuil est roulant. Pourtant, rien n’est facile !
Je suis un combattant : mon parcours, c’est ma ville ! »…
Quelque part…
‘Y’a des chars sans chenilles’ : des corsos décorés ;
Des manèges’ endiablés ; des rituels sacrés…
‘Y’a des bals à l’ancienne et des bars où l’on traîne ;
Des « bis » dans les arènes’ et des miss qui sont reines…
‘Y’a des bulles’ de Champagne’ dans des verres’ en cristal ;
Au café du Mistral, le vin des retrouvailles !
Un rendez-vous galant ; un trop-plein de jeunesse !
L’Insolente élégance : un festin de finesses !
Quelque part…
Des grappes’ ensoleillées font des grains colorés :
Des bordeaux, des dorés, des verts pleins de rosée…
Du raisin dans les hottes’ et de la boue aux bottes ;
Des agapes’ arrosées ; les fruits de la récolte !
Ailleurs, des bananiers et des palétuviers
Sont dressés sur le sol du temps des négriers :
Les victimes’ oubliées des galères’ sans mémoire
Saoulaient leurs illusions au rhum blanc des hommes’ noirs…
Quelque part…
La science a déclaré un patient condamné,
Prisonnier de son mal, comme… immobilisé !
Mais le voici qui vole’… qui évoque un miracle :
Il est ressuscité, tout près d’un tabernacle !
Il rentrera chez lui, retrouver ses vieux murs
Sur lesquels il admire’ ce qu’il a de plus pur :
Ces portraits souriants qu’il voit comme’ des fenêtres
Pour éclairer ses ombres’… et ses vieux jours, peut-être…
Quelque part…
Un village’ médiéval ouvre « cours et remparts »
Pour un long festival estival d’autocars…
Les gens viennent’ de leur ville’, bord de mer ou montagne…
‘Y’a des troupes’ en civil et des groupes’ en campagne…
‘Y’a des « Ch’tis » qui font la « Traversée de Paris » !
On est tous « Visiteurs », « Enfants du Paradis » !
On aime’ les « Boléros », « Sous le Ciel de Provence »,
Avec « Monsieur Hulot… » ou « Carmen », en «… Vacances » !
Quelque part…
De Verlaine et d’Hugo, on est tous héritiers !
Certains sont des poulbots et certains, « Thénardier »…
On devient un « P’tit Prince » en séduisant « sa Rose »…
On est « Monnet, Rodin… » en déchiffrant leur « prose »…
On est tous pour « le sport tricolore » ! « En avant ! »…
« Arc-en-ciel » et rebelle’ ; « jaune… entre des cols blancs »…
Fier, avec un col bleu… Humble, en habits de bure…
Ou drapé dans une’ toge officielle’ : ça rassure !
Quelque part…
On a pour héritage un millier de châteaux
Et quelques cathédrales’ comme’ des « fonds baptismaux ».
On a les pieds sur terre’, le cœur dans les étoiles !
Le temps n’est qu’un mirage et la vie, qu’une escale !
On a des territoires’ et des parcs somptueux
Et des jardins secrets pour des passages’ heureux ;
Des dimanches’ où revivre’ des années de partage
Entre une’ table animée et des soirées d’orage…
Quelque part…
On vit dans les bleuets, les lys, les coque’licots
Ce qu’on a de plus vrai, ce qu’on a de plus beau !
Tout ce qu’on a inscrit par le sang de nos veines !
Tout ce qui est écrit dans celui de nos peines !
Il n’y’a pas d’utopie ! C’est juste un cri d’amour
Que livre à l’univers un pays, pour toujours !
Oui ! une’ patrie d’accueil riche’ de ses traditions,
Qui n’offre aucun crédit aux piètres trahisons !
Quelque part…
Du haut d’un minaret, un muezzin le voit !
Ce pays ne perdra ni ses droits ni sa foi
En ce qu’il est vraiment depuis la nuit des temps :
Un champ d’humanité qui tient du firmament !
Au-delà d’ici-bas, au-delà des tracas,
L’éternité commence et rien ne finira !
La valeur du courage est celle’ de ces couleurs
Qu’on protège avec rage et qu’on a dans le cœur !
Quelque part…
Tous ces bouts d’existence
Sont comme autant de chances,
Comme une’ « présence »,
Une espérance…
Quelque part, ces espoirs…
Ces miroirs… cette histoire…
La vouloir… et s’y voir
Pour y croire…
C’est comme une évidence !
C’est la France !
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