T out S implement...

Publié le 22 Mars 2015

T out S implement...

(Tu n’avais pas six ans…)

 

Tu disais porter, sans colère,

Tout le poids d’un enfer sur terre…

Et ta conscience entière, habillée de misère,

Voulait s’abriter des lumières

Qui nous rendent’ les chagrins trop clairs…

Et les regrets… amers !

 

Tu savais te faire’… si petit !

Te noyer dans les jours trop gris,

Comme un fantôme aigri… qu’on oublie ou qu’on nie…

Ombre d’une âme… enfermée dans sa nuit !

Écho d’un cri qui ne fait plus de bruit…

Tu disais : « J’aime’ pas ma vie ! »…

 

Et tu voulais fuir ce décor,

Où l’esprit peut tuer ton corps…

Sans donner tort à tes remords…

Quel jour as-tu viré de bord ?

C’était plus fort que nos efforts :

Tu voulais… « fabriquer ta mort… » !

 

« Comment faire’ tomber cette armoire

Sur ton dos » ? Tu as cru pouvoir

Écraser tout ton désespoir… avec ta force dérisoire !

Et pourtant, tu craignais, le soir,

De disparaître dans le noir…

Ou de réveiller tes cauche’mars !

 

Tu disais : « J’ai peur de la vie ! »…

Quand tu n’en savais pas le prix !

 

C’était… ailleurs… il y’a longtemps…

Tu n’avais pas… six ans !

 

Quel jour as-tu perdu le nord ?

Voulais-tu « réussir… ta mort… » ?

Tu vois, parfois, j’y pense encore,

Quand souffle un chagrin qui me mord

De n’avoir pas su donner tort

Aux meurtriers de ton âge’ d’or :

 

Oui ! toutes’ ces plaies qui marquent’ une âme…

Tous ces bourreaux d’enfance… infâmes…

Toutes’ ces douleurs qui plantent leur lame

Dans des petits cœurs pleins de larmes,

Qui se noient dans leur propre drame,

On les arrache avec le temps ; on les condamne ; on les désarme !

 

J’entendais souvent quelques cris :

Ta voix surgissait dans la nuit !

Moi, je te retrouvais, assis,

Tu gémissais dans ton p’tit lit…

Et j’en avais mal à ma vie ! C’était ainsi

Que tu m’exprimais tes non-dits !

 

C’était si lourd et si poignant !

Tu n’étais qu’un petit enfant !

J’étais juste à côté, pourtant,

Déterminé ! et bien présent…

Sans secours, cependant…  

Face à mille océans !

 

Tu disais : « J’veux une autre vie ! »…

Je suis là, je sais… et je prie !

 

C’était… ailleurs… il y’a longtemps…

Tu n’avais pas… six ans !

 

Les années vont passant ; s’écoulent

Comme’ le sable du sablier… les drames’ aussi les larmes coulent !

Les sommets de chagrin s’écroulent

Et l’ouragan se change en houle ;

Chaque instant se noie dans la foule

Des moments que le temps déroule…

 

A présent tu tournes les yeux

Vers l’avenir, pour être heureux !

Tu es moins jeune et moi, plus vieux !

Je te souhaite un Ciel radieux

Pour accompagner tous tes vœux !

Un foyer doux et chaleureux ;

 

La vie à deux dont ton enfance

N’a retenu que les outrances !

Et puis ce bonheur, quand j’y pense,

Qui n’a jamais perdu sa chance,

Entrée si tôt en résistance

Et remplie de persévérance !

 

Et puis, plus tard… et puis, déjà…

Un enfant… Plusieurs ? Pourquoi pas !

Qui te diront un jour : « Papa,

Je t’aime’ ! Tu sais ? Je t’aime’ ! »… Voilà ! Comme’ tu me l’as dit tant de fois !

Et toi aussi… tu y pense’ras

Quand leur lit sera vide… et froid !

 

C’était ailleurs ! Il y’a longtemps !

Tu n’avais pas six ans !

 

Tu disais : « Elle est où, ma vie ? »…

Je suis là ! Je vois… et je prie

Pour qu’un jour tu aies bien compris

Qu’elle aura toujours plus de prix

Que tout ce qu’un passé t’a pris !

 

Elle était noyée de misère…

Par quel miracle ou quel mystère…

La voici qui t’éclaire…

Du cœur de sa lumière ?

 

 

Tu n’étais qu’un enfant… et moi,

J’étais… juste à côté de toi !

 

 

Autre blog : http://jean-pierre-aimer.blogspot.fr/ 

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Rédigé par JeanPierreB

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